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L'appel du froid

Faire prendre conscience que la préservation de ces immensités fragiles nous concerne tous au quotidien, tel est le credo de Michel Rawicki.



EMBRASSER LE FROID…

Né à Paris en 1950, Michel Rawicki grandit dans le quartier de la Bastille. « À douze ans, je découvre cette magie incroyable, presser sur un bouton et obtenir une image de la réalité, grâce au « Star Flash » Kodak, et son ampoule à broches qu’on fixait par le haut, premier appareil photo offert par mes parents. » Puis, lors d’un voyage dans la vallée de Chamonix en 1962, la notion d’« embrasser le froid » commence à germer en lui, il y réalisera ses premières photos de « glace » à l’aiguille du midi.


LA PASSION DU FROID...

En 1993, la découverte des pôles métamorphose le parcours photographique de Michel Rawicki, puis en 2003, c’est la découverte de l’Antarctique qui lui ouvre de nouveaux horizons comme en témoignent ses spectaculaires tirages panoramiques plusieurs fois exposés. Attiré depuis son enfance par les paysages glacés, c’est à cette époque qu’il découvre le Groenland : « je rêvais depuis toujours d’assister à la naissance des icebergs, ces monstres de glace et découvrir Ilulissat et la baie de Disko, le plus gros « distributeur d’iceberg » de l’hémisphère nord » : j’ai été submergé, fasciné par cette puissance naturelle, et me suis confronté durant des années à cette démesure. » Il y retournera 7 fois. Au fil de ses périples, il s’intéresse d’abord au monde des glaces, un monde de transformation et d’impermanence puis il se rapproche de la faune qui l’habite, un monde brut qui ramène l’homme à l’essentiel, à la simple lutte pour la survie. Ses images, habitées par une démarche esthétique et graphique, prennent naturellement une dimension éthique et contemplative, changeant peu à peu son regard et son approche de cette nature sensible. Michel Rawicki utilise le numérique depuis 2002 mais continue de travailler en argentique avec son boitier panoramique au format 6x17 cm.


COMMUNIQUER AVEC L'ÊTRE DES CHOSES...

Plus tard, sur le chemin du lycée, il passe régulièrement rue des Archives à Paris devant une boutique de photographe à l’ancienne qui l’attire irrésistiblement. Un jour, il pousse la porte et découvre de grands tirages en noir et blanc posés à côté d’un agrandisseur. La rencontre avec ce vieux photographe sera décisive et il s’offrira son premier 24x36 « reflex » à objectif interchangeable, un Zenith russe. Inscrit au club photo de son lycée, c’est en 1968 qu’il tire ses premières photos en N&B : portraits, scènes de rues, petits métiers du Paris de l’époque. En 1969, sautant sur l’occasion, il abandonne ses études pour une place de stagiaire chez Claude Lelouch aux Films 13 ou il approchera le monde du cinéma ; puis retournera à la photographie, partagera un studio avec deux amis et se consacrera dès lors à la Nature Morte et au « grand format ». En 1973, il rejoint le studio des Plantes et son fondateur J.-C. Dewolf avec lequel il collaborera pendant 15 ans. En 1981, lors d’un voyage au Japon, il découvre l’esprit du « zen » en photographiant l’univers des bonsaïs : « ces arbres nains m’ont appris les ressources de la contemplation et l’enrichissement intérieur que celle-ci peut apporter ; une façon de communiquer avec « l’être des choses », Poursuivant son parcours photographique, il fonde l’agence StockImage en 1988, qui deviendra l’une des premières banque d’images françaises indépendantes et qu’il dirigera durant 20 ans.

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